LA BOUCLE FERMEE HYBRIDE MINIMED 780G

C’est désormais le système en boucle fermée hybride Minimed 780G, de la société Medtronic, qui rejoint la famille des produits remboursés. À compter du 15.04.2022, comme l’indique l’arrêté du 30 mars 2022 portant inscription du système de boucle semi-fermée MINIMED 780G intégrant la technologie SMARTGUARD au titre I de la liste des produits et prestations remboursables, le produit sera pris en charge pour les personnes diabétiques de type 1 entrant dans les indications de prescription. 

De quoi s’agit-il précisément ? 

Il s’agit d’un système de boucle semi-fermée dédié à la gestion automatisée du diabète de type 1, par la délivrance d’insuline, comprenant deux éléments connectés entre eux par Bluetooth :

  • La pompe à insuline externe MINIMED 780G intégrant l’algorithme SmartGuard
  • Un système de mesure en continu du glucose interstitiel composé d’un capteur de glucose  (GUARDIAN SENSOR 3 et très prochainement le Guardian 4 Sensor) et d’un transmetteur (GUARDIAN 3 LINK BLE, actuellement le version 4 en cours de deploiement). Le système n’est compatible avec aucun autre lecteur de glycémie pour ces fonctions de partage de données.

Attention, l’intervention de l’utilisateur reste nécessaire pour réaliser plusieurs manipulations. Il peut s’agir de calibrations avec le GUARDIAN 3, ne necessite plus de calibration avec le GUARDIAN 4 , de mesures ponctuelles de la glycémie capillaire, de la validation de l’administration d’un bolus ou encore de l’intégration d’informations sur l’activité (prise d’un repas, resucrage, activité physique).14.

 

Pour qui ?

Le système pourra bénéficier aux « Patients diabétiques de type 1, adultes et enfants âgés d’au moins 7 ans, dont l’objectif glycémique n’est pas atteint en dépit d’une insulinothérapie intensive bien conduite (dose quotidienne totale d’insuline ≥ 8 unités par jour) par perfusion sous-cutanée continue d’insuline (pompe externe) depuis au moins 6 mois et d’une autosurveillance glycémique pluriquotidienne (≥ 4/j). ». 
Si ces critères restent encore restrictifs, Nous nous  réjouissont que ce dispositif puisse bénéficier à un plus grand nombre de personnes vivant avec un diabète de type 1. La population cible a été estimée à 62 500 personnes par la Haute Autorité de Santé, contre 7 300 pour  le système DBLG-1.

Comment le produit sera-t-il délivré ?

  1. Prescription et formation : le rôle central du centre initiateur 
    La mise à disposition du dispositif nécessite d’avoir reçu une éducation thérapeutique au diabète, dont une formation en insulinothérapie fonctionnelle, ainsi qu’une formation spécifique à l’emploi du système. Cette formation est indispensable pour assurer la bonne utilisation, ainsi que la sécurité de ses utilisateurs,

La prescription ainsi que la formation initiale devront être réalisées par un centre initiateur de pompe préalablement formé à l’utilisation de cette technologie. 
Après une période initiale de 3 mois, si le dispositif correspond aux besoins de la personne concernée, le renouvellement de prescription sera assuré par un diabétologue

 .
2.Le Prestataire de santé à domicile et le pharmacien : deux interlocuteurs du quotidien 
Une fois passée la période d’initiation et de formation en hospitalisation, ce sont les pharmaciens ou les prestataires de santé à domicile habilités qui seront chargés d’accompagner les patients bénéficiant du dispositif. Choisis par les patients eux-mêmes (conformément à l’article L. 1110-8 du Code de la Santé publique), ils seront notamment chargés de :

  • La fourniture de l’ensemble du matériel ;
  • Sa récupération, nettoyage, décontamination et révision technique ;
  • L’organisation d’une astreinte téléphonique 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ;
  • Transférer des informations écrites au prescripteur sur le suivi des patients et les incidents ainsi que le compte rendu de toutes les interventions ;
  • Rappeler régulièrement la formation technique initiale au patient ;
  •  

La première visite aura lieu à 3 mois puis tous les 6 mois.

 Cette technologie permet de doser de façon semi-automatique l’insuline délivrée par une pompe à insuline grâce aux données transmises par un Capteur de Glucose en Continu (CGC) et analysées par un algorithme. Plusieurs systèmes de BFH sont aujourd’hui en cours d’évaluation en France, dont le celui de l’industriel Medtronic. Celui-ci est constitué de la pompe à insuline MiniMed™ 780G, du CGC Guardian™ Sensor 4 (et de son transmetteur le Guardian™ Link 4), de l’algorithme SmartGuard™, ainsi que d’une application mobile dédiée.

Quels résultats ?

Les résultats des études, suggèrent que ce système est susceptible d’améliorer significativement la qualité de vie des personnes diabétiques insulinodépendantes ! Les participants rapportent une amélioration de leur équilibre glycémique : cela se traduit par une diminution de la fréquence et de l’intensité des manifestations symptomatiques associées aux hypoglycémies et hyperglycémies. En plus de ces éléments, la plupart des répondants ont fait état d’une amélioration importante de leur sommeil grâce à une diminution des hypoglycémies et hyperglycémies nocturnes, conduisant à une diminution du nombre de réveils. En conséquence, ils déclarent se sentir moins fatigués en journée.

Ainsi, le système semble alléger le fardeau de la maladie associé à l’insulinothérapie, la plupart des personnes interrogées estimant avoir une vie qui se rapproche un peu plus de la normale grâce à lui.

Alors que plusieurs études ont montré que ce système permettait d’améliorer le temps passé dans la cible glycémique, et qu’il permettait de réduire les hypoglycémies10–12, peu d’entre elles se sont intéressées aux impacts de cette technologie sur la qualité de vie des personnes diabétiques. Les systèmes de BFH semblent pourtant permettre de diminuer le fardeau psychologique et social associé à l’insulinothérapie et améliorer la qualité de vie des personnes qui en disposent13,

Retour d’expérience après 1 an de boucle fermée.

Bonjour,

Cette année j’ai eu 50 ans, diabétique depuis l’âge de 12 ans (1984 : année de ma 6e), j’ai vu « quelques évolutions au niveau du traitement de mon diabète. Sous pompe externe depuis 1989, j’ai eu le temps d’analyser les améliorations et quelques régressions qui ont été implémentées sur ces pompes.

Pour moi le but du jeu a toujours été d’avoir une glycémie de base très volatile aplatie et régulière…si possible sans me prendre la tête tous les jours avec des calculs compliqués.

Plutôt scientifique et informaticien, j’ai suivi sur feuille excel mes glycémies pour détecter mes tendances à la hausse et à la baisse en laissant l’outil faire les calculs journaliers à ma place.

C’est pourquoi j’ai toujours suivi les avancées techniques pour suivre au plus près mes glycémies tout au long de la journée.

J’ai testé en 2000 un boitier CGMS (capteur de glycémie en continu) posé à l’hopital et à calibrer très souvent.

Ensuite, j’ai testé sur 2 capteurs le Navigator, qu’il fallait également calibrer à horaires fixes et donc finalement en pleine nuit quand le capteur refusait une ou deux glycémie(s) de calibration.

Après sont arrivés les capteurs freestyle à scanner régulièrement pour ne pas perdre de données. Comme ce capteur n’était pas compatible minimed, on m’a proposé le capteur guardian (2) de minimed malheureusement moins fiable pour moi car ma glycémie bougeait trop et le capteur se mettait assez souvent en « recalibration ».

Finalement je suis repassé au freestyle en y ajoutant un accessoire(miaomiao2) pour ne plus le scanner mais le lire en continu et envoyer sur mon téléphone mes courbes de glycémie et m’avertir des tendances hypo/hyper.

 

Quand la boucle fermée m’a été proposée j’ai du lâcher mes freestyle pour le système propriétaire minimed : le capteur de glycémie en continu Guardian 3.

Malheureusement les limitations du guardian2 n’avaient pas toutes été résolues sur le guardian 3 : toujours à calibrer avec une glycémie stable !! toujours des limitations sur la détection de fortes variations de ma glycémie et des réveils de nuit pour demander une glycémie de calibration.

Le mécanisme de la boucle fermée reposant essentiellement sur la qualité des données de glycémie enregistrées, j’ai failli renoncer quand enfin minimed a sorti le guardian 4 beaucoup plus fiable et enfin sans calibration (ou presque).

Pour contrer mes fortes variations habituelles de glycémie, après un début de boucle fermée avec la novorapid, j’ai repris la FIASP de Novo pour avoir des corrections plus rapides des hypers  et une durée d’action de l’insuline moins longue pour mieux freiner les hypos

 

Depuis que ma boucle fermée utilise le guardian 4 de minimed et la FIASP,cela va beaucoup mieux, je suis passé « sans rien faire » d’une Hab1c de 7,5-8 à 6.6 deux trimestres de suite. Evidemment, avec la correction plus aggressive de mes hyperglycémies, je dépasse moins et moins longtemps la barre des 2g/L après mes repas. Avec les corrections automatiques, mes doses journalières d’insuline ont sensiblement augmentées pour s’adapter au plus près de mes besoins réels. Ayant démarré la boucle fermée alors que je faisais moins de sport, petite conséquence directe, j’ai « plus » profitéde ce que je  mangeais dans un premier temps, moins de sucre éliminé par les reins ça c’est le bon coté … mais +5 à 10kg que je reperds lentement maintenant.

Les bons cotés de la boucle fermée :

Plus je suis précis sur mon estimation d’ IF moins la boucle fermée a de travail pour ajuster mes compléments de Bolus.

Comme beaucoup de diabétiques pratiquant l’IF, je pèse à l’occasion certains aliments mais pas systématiquement et je fais naturellement des erreurs d’estimation des glucides , sous estimées le plus souvent ou parfois sur estimées. 

La Boucle fermée est très efficace pour adapter à la hausse par un équivalent de basale calculée en continu voir par l’utilisation de micro Bolus d’ajustement la quantité d’insuline nécessaire et stopper une hyper et encore limiter les risques d’apparition d’acétone.

A l’inverse la pompe en boucle fermée peut stopper ce qui aurait été injecté en basale pour ralentir ou stopper une tendance hypo. On ne peut toutefois pas enlever ce qui a déjà été injecté donc cette correction dépend aussi de la quantité d’équivalent basale. C’est je pense ce qui limite l’intérêt du mode « objectif temp. » prévu pour le sport. Ce mode ne compense pas la prise en compte sur le Bolus d’une activité sportive à venir (ex -20% à -40% sur le Bolus d’avant le sport).

En dehors de mes activités sportives je n’ai plus de descente rapide en hypo avec le freinage résultant de la boucle fermée. De nuit je peux arriver à un palier bas et stable à 0,6g/L sans avoir à intervenir sachant que ma pompe n’injecte plus d’insuline et que ma glycémie remontera toute seule au réveil.

Vu qu’il m’arrive aussi d’oublier d’aller jusqu’au bout de la validation de mes bolus (merci Minimed pour les messages d’info parasites lors de la configuration des bolus ), la boucle fermée m’a déjà évité une grosse hyper en prenant le relai de mon bolus oublié en corrigeant la montée de ma glycémie qu’elle a détecté lors de mon repas. Pas idéal bien sur mais ça limite bien les dégâts dans ce cas là.

Il faut toutefois particulièrement être vigilant lors de 2 moments réguliers lors de l’utilisation de la pompe en boucle fermée… lorsque le capteur est indisponible.

Cas 1 : au changement de capteur. Lors de cette étape, il faut premièrement recharger la batterie du transmetteur (30 mn à 1h)puis après la pose il y a environ 2h d’initialisation.

Cas 2 : le capteur a bougé et s’est déconnecté ou il a été déconnecté pour changer un scotch de maintient décollé ou  encore il dit se recalibrer pour 3h.

Faute de données de glycémie, pendant ce temps vous êtes en boucle ouverte… donc plus de correction en cas d’hyper. C’est là que l’on voit le plus l’intérêt de la boucle fermée… lorsque l’on ne l’a plus.

Dommage que Minimed n’ai pas pensé à un mode de rechargement du capteur sans le décrocher comme un cable USB magnétique pour réduire la durée d’indisponibilité lors du changement de capteur.

Pour moi avec toutes les avancées techniques des dernières années , il est temps de travailler sur la baisse de charge mentale nécessaire pour bien gérer son diabète. La boucle fermée actuelle de Minimed est en bon début mais il leur reste pas mal d’améliorations possibles en commençant  par écouter les retours des utilisateurs

 

Finalement, après un petit temps d’adaptation par rapport à une longue période sous pompe avec basal et Bolus, j’y vois un confort par rapport à la correction automatique de mes écarts d’estimation de mes glucides. Une amélioration immédiate de mes durées quotidiennes dans la cible glycémique et des Hab1C réduites de plus d’1 point pour passer sous l’objectif de 7.

Une fois les techniques de pose maitrisées, on peut profiterle plus souvent d’une semaine plus tranquille et mieux équilibrée tant que le capteur fonctionne comme attendu. Attention aux petits plaisirs sucrés, ils se stockent d’autant plus facilement et rapidement qu’ils sont « gérés » ni vus ni connuspar la boucle fermée. Pour moi, pas la peine pour autant de stresser si on fait en sorte que le nombre d’écarts reste raisonnable, le Stress aggrave les hypers et par conséquent l’efficacité de la correction de la boucle fermée.

En mangeant raisonnablement comme tout le monde devrait le faire, j’ai un diabète qui ne m’impacte pas plus que ça dans la vie de touts les jours, et comme tout le monde si je mange un peut plus c’est ma balance qui m’en informe 😉 … Une vie normale au final!

Pascal